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D’après Wikipédia, le partage des connaissances désigne « une activité dans le cadre de laquelle des connaissances (informations, savoir-faire, expertise) sont échangées par des individus […] ou des organisations ». C’était précisément l’objectif du premier atelier MicroLead. Le programme est destiné à stimuler les échanges entre les experts et partenaires du programme MicroLead, qui possèdent différents niveaux d’expertise et d’expérience, acquises sur des marchés difficiles. Patrick Muriuki, membre du Conseil mondial des coopératives d’épargne et de crédit (WOCCU) au Libéria, figurait parmi les participants. Voici trois des enseignements qu’il a retenus de ces rencontres.
1. Une nouvelle carte au Ghana
La carte Fidelity de la Fidelity Bank est une solution novatrice que nous suivons depuis 2008. Le client reçoit une carte de retrait, des brochures et des manuels, ainsi qu’un ticket à gratter. Ce produit est distribuée par des agents qui touchent une commission. Le ticket à gratter contient le numéro de compte du client, qui peut être envoyé par SMS afin d’associer le numéro de téléphone au compte. Le client peut ensuite se rendre dans une agence pour finaliser l’inscription et convertir ce portefeuille mobile virtuel en un compte dans une agence. Cette carte pourrait avoir du succès dans un pays comme le Libéria, à condition d’investir davantage dans la technologie et de former les agents.
2. La technologie mobile au Rwanda
La visite des agences d’Equity Bank Rwanda (Equity) et d’Urwego Opportunity Bank (UOB) m’a permis de découvrir deux institutions qui recourent à des approches différentes en matière de technologie et de marketing. L’agent d’Equity auquel nous avons rendu visite disposait d’un stand dédié portant le nom de la banque, tandis que l’agent d’UOB opérait aux yeux de tous, dans une petite épicerie bien intégrée dans la communauté. Certains clients d’UOB ont d’ailleurs une telle confiance dans leur agent qu’ils vont jusqu’à lui confier leur carte bancaire. Equity, quant à elle, a recours aux terminaux de paiement électronique (TPE), notamment aux téléphones mobiles pour procéder à l’enregistrement et aux transactions des clients. Nous projetons de déployer une technologie similaire au Libéria, et de laisser les caisses de crédit régionales sélectionner directement les caisses de crédit primaires qui serviront d’agents. Cette solution nous paraît beaucoup plus adaptée à notre marché et moins coûteuse que l’utilisation de cartes et TPE biométriques. Pour le moment, les opérations sont manuelles, et l’envoi des formulaires et de l’argent à chaque caisse régionale prend beaucoup de temps. Nous souhaitons nous appuyer sur de nouvelles technologies afin de réaliser cette procédure en temps réel. Nous commencerons par des services bancaires par SMS, grâce auxquels les clients pourront consulter leur compte par téléphone. Ce service coûtera 1 USD par membre. Au troisième trimestre, nous procéderons à l’intégration du système des caisses de crédit au système bancaire mobile Lonestar Cell, pour que les membres puissent accéder à leur compte 24 h/24. Le manque d’électricité pour assurer le bon fonctionnement des systèmes la nuit constitue notre principale difficulté.
3. Les outils de formation des clients en Ouganda
La simplicité de l’outil de formation présenté par l’Agence ougandaise pour le développement (UGAFODE) m’a enthousiasmé. Le but et l’intérêt de chaque produit sont clairement décrits dans le manuel d’éducation financière grâce à des illustrations. Cet outil est une innovation que nous espérons développer sur le marché au Liberia, en y incluant des images et des récits locaux auxquels les groupes ruraux pourront s’identifier. L’outil s’appuie sur des études qualitatives, des discussions et des tests avec les clients, prouvant ainsi l’avantage de placer ces derniers au cœur du processus de développement des produits.
Le Conseil mondial des coopératives d’épargne et de crédit (WOCCU) est l’association professionnelle internationale et l’agence de développement des caisses de crédit et d’épargne. Depuis 1971, il a mis en œuvre plus de 275 programmes d’assistance technique de courte et de longue durée en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Au Libéria, il souhaite relancer le mouvement des caisses de crédit et permettre aux populations exclues du système bancaire d’accéder à l’épargne. Prestataire de services techniques, le Conseil atteindra cet objectif en renforçant les capacités de l’Association nationale libérienne des caisses de crédit, qui a retrouvé depuis peu ses fonctions d’organe fédérateur, et en créant quatre nouvelles caisses, qui desserviront chacune un quart du pays.