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La monnaie électronique se développe au Bénin

  • June 29, 2017

  • Cotonou, BENIN

By Joy Kim, analyste en inclusion financière (MIX) et Sabine Mensah, spécialiste technique en finance digitale (UNCDF)

For more information, please contact:
Bery Kandji
KM Consultant, Bénin
bery.kandji@uncdf.org
https://mm4p.uncdf.org

Sabine Mensah
Spécialiste Technique en Finance Digitale
sabine.mensah@uncdf.org

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Bien que la croissance des services financiers digitaux au Bénin n’ait pas été aussi rapide que chez ses voisins, la modeste base de départ du pays signifie encore plus de gains potentiels. En tant que membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Bénin pourrait beaucoup apprendre des expériences des pays membres, dont le Sénégal et la Côte d’Ivoire, où la monnaie électronique joue un rôle prépondérant dans l’accès aux services financiers.

En effet, les données sur les points d’accès recueillies par MIX montrent qu’il se peut que le Bénin suive déjà les pas de la Côte d’Ivoire dans son histoire de redressement concernant la monnaie électronique.

Le Bénin est considéré comme un marché émergent en ce qui concerne les services financiers digitaux, mais cela pourrait commencer à changer. Depuis la dernière mise à jour du tableau de bord interactif pour le Bénin en 2016 (selon les données de 2015), les points d’accès à la monnaie électronique ont augmenté de 118 %. À l’exception du Couffo, qui n’a connu aucune croissance, tous les départements ont connu une augmentation de 50 % (le Mono) à 250 % (l’Atlantique). Selon nos données, l’Atlantique possède 2 000 points d’accès de plus, alors que le Littoral en a 1 900 de plus. L’Atlantique est passé de 7,93 à 24,48 points de service pour 10 000 habitants au cours de l’année dernière. Et, en ce qui concerne les canaux, le nombre de points d’accès des agents a augmenté dans tout le pays de près de 7 000, pour la même période de temps. Alors que le nombre de points d’accès d’autres prestataires de services financiers a légèrement progressé (institutions de microfinance, banques et bureaux de poste confondus ont ajouté 138 points d’accès) le développement de la monnaie électronique a vu le nombre moyen de points passer de 6,02 à 13,22 pour 10 000 personnes.

Sans surprise, donc, les opérateurs de réseaux mobiles sont le type de prestataires de services financiers le plus répandu au Bénin, en ce qui concerne les points d’accès. Ces opérateurs sont les plus présents dans tous les départements, représentant plus de 93,7 % de tous les points d’accès dans le pays, contre les 88,7 % enregistrés lors de notre mise à jour précédente. Quoi qu’il en soit, il y a toujours des possibilités d’expansion au Bénin, où seuls 17 % des adultes disposent d’un compte en banque. D’une part, les opérateurs de réseau mobile pourraient analyser les communes qui présentent un pourcentage plus élevé de ménages ayant accès à internet et un faible nombre de points d’accès aux services financiers. Ces communes, dont Ouinhi, Gogounou et d’autres, semblent occuper les premiers rangs en termes d’utilisateurs actifs de la téléphonie portable, mais avec un accès limité aux services financiers.

Comme nous l’avons mentionné l’an dernier dans notre billet intitulé « Partenariats pour le progrès : le Bénin pourrait tirer parti d’une coordination de tout le secteur financier », les opérateurs de réseaux mobiles devraient poursuivre la recherche de possibilités de collaboration avec d’autres prestataires de services financiers. Par exemple, les institutions de microfinance font un meilleur travail lorsqu’elles couvrent les communes ayant un pourcentage élevé de ménages agricoles, l’agriculture étant la principale activité économique au Bénin. De la même manière, les institutions de microfinance sont « jugées prioritaires par le gouvernement dans sa stratégie de réduction de la pauvreté » et augmentent déjà le nombre de points d’accès à la monnaie électronique, une tendance bienvenue au cours de la dernière année, et qui devrait se poursuivre.

L’UNCDF, en partenariat avec la Fondation MasterCard, a lancé en octobre 2015 au Bénin le programme Mobile Money for the Poor (MM4P) et s’est engagé à soutenir les institutions de microfinance dans leur intention de tirer parti du numérique afin d’améliorer l’inclusion financière dans les zones rurales. MM4P a investi dans plusieurs ateliers de renforcement des capacités et dans la formation d’un réseau d’agents, pour de nombreuses institutions de microfinance au Bénin. Le programme travaille également à faciliter la première intégration Bank-to-wallet (entre un compte bancaire et un porte-monnaie électronique) entre un opérateur et une institution de microfinance dans le pays.

En raison de son appartenance à l’UEMOA, le Bénin peut profiter de bon nombre des avantages que lui confère sa proximité avec les leaders régionaux de l'inclusion financière, et de l'approfondissement de ses relations avec ces derniers. Les parties prenantes ont clairement démontré leur volonté de revigorer l’écosystème au Bénin. En mars 2017, MM4P a organisé une retraite avec le gouvernement, qui a permis l’harmonisation de la vision des parties prenantes dans la finance digitale, et qui a encouragé la priorisation des projets pouvant favoriser les services financiers digitaux au Bénin.

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